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Avec l’allongement de l’espérance de vie, le nombre de personnes âgées en institution continue à augmenter ; la Guadeloupe compte 7 452 bénéficiaires de l’APA (1) dont 656 résidents en établissement, en 2014. Dans ces établissements, les équipes d’accompagnement sont de plus en plus confrontées à la sexualité des PA et à ses manifestations. Pourtant, une vie affective et/ou sexuelle épanouissante peut être reconnue comme un besoin fondamental de l’être humain, sans considération a priori d’âge, de handicap ou de lieu de vie, s’intégrant dans la définition de la santé qui, selon l’OMS (2), « est un état complet de bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».
Comme il est difficile de s’imaginer la sexualité de ses propres parents, il peut être difficile de se représenter la sexualité des personnes à un âge avancé : entre tabou et réalité, un sujet qui dérange. Comme l’explique le philosophe Pierre-Philippe Druet : « Notre société connait deux grands tabous : l‘un porte sur le sexe et l’amour, l’autre sur la mort. Tous deux ont légèrement reculé depuis 30 ans, mais sont loin de disparaître. Or, la sexualité « des vieux » fait converger les deux tabous, qui, dès lors, ne se contentent plus de s’additionner, mais se multiplient l’un par l’autre ».
À cette difficulté humaine d’imaginer, s’ajoutent des préconstruits, des stéréotypes, des mythes et des tabous, comme des « tabous profanes et obscènes », qui expliquent les résistances à comprendre et à accepter la sexualité des PA. Dès lors, comment concilier bien-être, sécurité et vie affective et/ou sexuelle des personnes âgées dans un établissement encadré et sous surveillance ? Face à ce phénomène, les questions sont nombreuses et les tabous persistent :
♡ La vie sexuelle est-elle possible en EHPAD ?
♡ Quels sont les effets du vieillissement sur la vie affective et sexuelle et inversement ?
♡ Quelle intimité pour les résidents ?
♡ Comment l’équipe soignante et encadrante se représente la sexualité des personnes âgées résidant en institution? Existe-t-il une dynamique culturelle spécifique qui sous-tende cette représentation entrainant alors des modalités d’accompagnement de la sexualité de ces personnes ?
♡ Que dire à la famille ? Comment l’informer ?
Autant de questions auxquelles cette matinée « Vie affective et sexuelle des personnes âgées en institution » a tenté de répondre.
Les institutions sont surreprésentées dans l’échantillon des participant(e)s au séminaire avec 32 professionnel(le)s œuvrant au sein de ses organisations qui se répartissent comme suit :
- 19 professionnel(le)s agissant dans des collectivités territoriales ;
- 12 étudiant(e)s inscrits dans l’institution éducative et scolaire ;
- 1 professionnel(le) du secteur hospitalier.
Arrive ensuite l’espace associatif avec six professionnel(le)s engagé(e)s en tant que permanent(e).
(1) Allocation personnalisée d’autonomie.
(2) Organisation mondiale de la santé.
Article de presse : Sexualité des seniors _ dépasser le tabou – Faits de Société en Guadeloupe